Juin 1815, la défaite de Waterloo scelle le sort de la Wallonie. Après avoir été bourguignonne, espagnole, autrichienne et française, elle devient désormais hollandaise. Le régime hollandais, bien que peu connu (rares sont les ouvrages consacrés à cette période), a de tout temps été décrié. Les actions du roi Guillaume I
er ne sont pas toujours bien perçues. Ne venant que très peu dans le sud de son État, il règne en despote éclairé, notion qui était de plus en plus difficile à accepter après les révolutions et vingt ans de régime français. Ces griefs mèneront à la Révolution belge de 1830. Il faut toutefois relativiser et faire le bilan des nombreux aspects positifs apportés par cette période charnière. Guillaume I
er a, en effet, pris des mesures importantes, quoique parfois radicales, pour favoriser l’industrie, le commerce, l’enseignement. À plusieurs reprises, il n’hésite pas à puiser d’importantes sommes dans la cassette de l’État. C’est sous l’occupation hollandaise que la Révolution industrielle démarre : John Cockerill s’installe à Seraing, on crée les cristalleries du Val-Saint-Lambert, de nombreux canaux sont creusés et la Wallonie connaît un fort développement. Les traces matérielles n’avaient pas encore fait l’objet d’un recensement systématique sur l’ensemble du territoire de la Wallonie actuelle. Grâce à des chapitres mettant en exergue les diverses facettes de la période hollandaise en Wallonie : le patri- moine industriel, le patrimoine militaire, l’architecture, le patrimoine rural, l’enseignement, les nombreuses personnalités liées au régime, les traces des anciennes frontières, le patrimoine funéraire, le patrimoine naturel et une série de monuments et sites divers. Grâce à ces nombreuses notices richement illustrées et à deux cartes inédites de la Wallonie sous le régime hollandais, le lecteur partira sur les traces de cette époque qui sont parvenues jusqu’à nous. Cet ouvrage permettra au lecteur de découvrir ou de redécouvrir par l’intermédiaire de ces éléments patrimoniaux l’histoire de nos contrées entre 1815 et 1830, autant de témoignages quelquefois bien discrets, que nous a laissés la période hollandaise.