Organisé dans la foulée de l’exposition du même nom, le colloque « Du Bûcher à la Tombe » a réuni une petite centaine de participants les 17 et 18 novembre 2014 dans l’ancien Palais de Justice d’Arlon. Des chercheurs français, luxembourgeois, allemands et belges ont présenté les résultats de travaux récents en matière d’archéologie funéraire du Haut-Empire. Les études portent sur la Gaule septentrionale, une région réduite à l’échelle du vaste empire de Rome mais qui pourtant révèle une étonnante diversité dans les pratiques et les structures funéraires des cimetières à incinération des différentes Cités qui la constituent. Ce colloque fut l’occasion de mettre en perspective les nombreuses avancées réalisées ces dernières années dans notre connaissance des nécropoles du Haut-Empire, dans l’interprétation des vestiges (tombes, dépôts annexes, bûchers) mis au jour en contexte funéraire, dans l’implantation de ces sites au sein des paysages antiques et leur relation avec les habitats environnants. Un des objectifs du colloque était d’aborder au travers de la thématique des rites et des gestes funéraires liés à la crémation des problématiques plus transversales comme la romanisation, l’évolution des croyances et des représentations sociales au sein des différentes couches de la société gallo-romaine. Plusieurs articles traitent des phénomènes observés au cours des siècles qui précèdent directement la conquête de la Gaule. D’autres donnent un éclairage sur l’Antiquité tardive, période au cours de laquelle la crémation est abandonnée au profit de l’inhumation. Ces visions diachroniques mettent en exergue les continuités et les changements d’une période à l’autre et nous incitent à décloisonner nos approches de l’archéologie de la mort.