Même si un exemplaire unique a bénéficié d’une importante reconnaissance patrimoniale, la production des sarcophages du Haut Moyen Âge en Gaule du Nord reste sobre et standardisée. Rarement décorée, elle a longtemps été éclipsée par les productions méridionales, avant qu’une large étude s’étendant de la Rhénanie jusqu’à l’île néerlandaise de Texel ne la remette sur les devants de la scène. Cet ouvrage et l’inventaire qui le complète reprennent cette recherche dans son intégralité. Le dépouillement systématique des archives et de la littérature scientifique, ainsi que le travail effectué sur le terrain, y sont décrits scrupuleusement. Au final, ce sont non moins de 1 570 pièces, tangibles ou simplement mentionnées, qui sont répertoriées. Ce riche corpus et la perspective internationale adoptée permettent ainsi d’établir un classement typologique inédit qui s’appuie sur des critères pétrographiques, morphologiques et technologiques, et d’élaborer une typo-chronologie, révélant une production limitée entre la fin du 6e siècle et le début du 8e siècle. Les voies de circulation et de diffusion sont ensuite appréhendées ainsi que les pratiques funéraires et culturelles au fil du temps. Mais loin d’être close, cette étude ouvre de multiples pistes de recherche techniques, économiques, culturelles, sociales, voire politiques.