Fondé en 1123, le prieuré de Beaufays a été desservi, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, par des chanoines réguliers de saint Augustin. Nationalisés à la Révolution, les bâtiments monastiques passent dans des mains privées, sauf l’ancienne priorale qui est conservée par la commune pour en faire l’église paroissiale. Inscrits dans un cadre arboré, verdoyant et aujourd’hui classé, l’église et l'ancien prieuré sont les dépositaires d’un riche patrimoine. Orné de stucs et de lambris, le sanctuaire, reconstruit en 1701, abrite un mobilier religieux d’intérêt : maître-autel avec une Extase de saint Augustin de Théodore- Edmond Plumier, statues de Cornelis Van der Veken et de Jacques Vivroux, orgue Le Picard de 1742, théothèque du xvie siècle, orfèvrerie liturgique des xviie, xviiie et xixe siècles aujourd’hui au Grand Curtius, etc. Les bâtiments du prieuré, dont la construction s’étale du xve au milieu du xixe siècle, possèdent encore une décoration intérieure ancienne : la grande salle pourvue d’un vaste plafond stuqué par Bovi (1733), tout comme le cabinet dit du prieur et un petit salon, la salle capitulaire lambrissée du milieu du xviiie siècle ornée de peintures bibliques que Pierre-Yves Kairis attribue à Jean-Baptiste Coclers. Enfin, l’imposant jardin-potager est agrémenté d’un élégant pavillon en briques, dont le plafond présente un riche décor stuqué, probablement du début du xviiie siècle. Quant au triptyque Dutuit aux anges argentés, œuvre majeure de l’art mosan (vers 1180) provenant de Beaufays, il est aujourd’hui conservé au Petit Palais à Paris.